Retrouvez régulièrement le récit des aventures de Romain, notre envoyé spécial à Londres, dans sa quête de nouveaux talents.
The Old Blue Last, great eastern street, bar supposé être cool de Shoreditch, le lieu appartient à Vice magazine, c'est vous dire !
Premier soir de ma périlleuse mission ici, je suis super excité, 4 groupes, je n'en connais aucun ! Dans une poignée d'heures je saurais si j'ai eu le nez fin, suis-je le prochain Alan Lomax, Alan Mc Gee ?
Le premier s'y colle, ennui, je commande une pinte au bar, jolie barmaid d'ailleurs, jusqu'ici seul point positif. Public clairsemé, musique qui hurle entre les groupes, comme si on venait à un concert pour écouter les disques d'un inconnu, bref ! Accoudé au bar j'attends la fin de leur set, conscience professionnelle, ça dure, deuxième pinte !
Le second groupe, dont j'ai oublié le nom, s'installe, belles gueules, belles guitares... je m'avance vers la scène pour observer, intrigué. Puis le show commence, mauvaise pioche, je reprends ma place au bar !
La pinte se vide, je m'ennuie, du coup j'observe le public, folklo ! Depuis avec des amis ici on a un jeu, "Fancy Dress or Shoreditch ?" je vous laisse imaginer. Troisième pinte !
Le groupe suivant s'installe, ils n'ont pas fait une note mais me semblent déjà assez surs d'eux, limite arrogants. Ils sont de Manchester, ce qui ne m'étonne guère par leur attitude. Comme un défi à Londres, le menton haut. Une Gretch White Falcon m'intrigue, quel groupe de minots aujourd'hui se met sur scène avec un engin pareil. Il va falloir être à la hauteur. Première note et je me détends. Ces anglais ont parfois le chic pour faire mouche à tous les niveau. La musique est bien, les gueules vont bien, le son est parfait, l'attitude rien à dire... Ces gamins de LOWLINE, puisque c'est bien d'eux dont il s'agit, pourraient se retrouver demain dans un stade devant 50 000 personnes, tout est déjà là. Rien de révolutionnaire dans leur musique mais on y croit. Les hymnes sont déjà écrits. Je suis bien sur objectif puisque je n'en étais qu'à ma troisième pinte ! 30 minutes de set, ne pas en donner trop et frustrer un peu le public pour qu'il revienne, vieille technique. Je mets une croix dans la case "groupe à suivre", les concert suivants que je verrais d'eux me conforteront dans mon idée. A vous maintenant d'en juger puisqu'ils seront le 22 octobre à la Flèche d'Or.
Ah oui le quatrième groupe… aux premières notes j'ai préféré ne pas insister et pour fêter la découverte de LOWLINE je suis allé prendre ma quatrième pinte de la soirée au bar en bas avec Russell leur manager !
Armés d'un sac à poubelle rempli du matos qui tue, de dix pintes de pure attitude et une tendance à faire des trucs un peu dingues, Man Like Me propose un son frais qui ne ressemble à rien de ce qui se fait en ce moment.
Bien qu'ils n'aient que 18 ans (le chanteur et guitariste Sam Jolly, le batteur Jack Garside) ou 19 ans (le bassiste Adam Neil et le guitariste Jack Wharton), la mélancolie qu'on retrouve chez les Eight Legs tient plus de l'expérience que de l'innocence. Des morceaux comme Climb the Walls ou These Grey Days parlent de ces soirées qui se sont terminées en beuveries désastreuses, d'engueulades à coups de textos entre ex jeunes couples, et même de cet éternel thème du Rock N' Roll, l'ennui. Bizarrement, cette musique élève pourtant ces banales névroses d'ados vers quelquechose de grand, beau et universel. (...)
Les Lowline sont à la fois sinistres et profonds et pourtant, leur musique fait un bien fou. Il s'agit à la base d'un groupe de potes, qui, à à peine vingt ans ont formé le groupe au printemps 2007, et ont passé le reste de cette année à composer, enfermés dans un entrepôt du district le moins glamour de Manchester: Ancoats. Nul doute qu'il y a chez eux des influences des légendaires "The Jesus and Mary Chain" ou encore de "My Bloody Valentine", mais ils frappent par l'équilibre rare qu'ils atteignent entre un Rock' n' Roll tranchant et du shoegaze épic. Le son intense de la guitare de Lowline étayé par la batterie teintée de house tribale et des lignes de basse pleines de distorsion, donnent ensemble un résultat plein d'énergie, d'atmosphère et d'esprit.
